13/12/2013

DoggyBags 4 /Singelin, Run, el diablo et Nicolab

 
Suspense, frisson et horreur !!, 3 histoires pour lecteurs avertis, 108 pages tout en couleurs et sans aucune concession, violence 100 % graphique. Voilà ce qu'on peut lire sur la couverture du 4ème numéro de Doggybags. Autant dire que si vous vous lancez dans l'aventure de cette bande dessinée hors normes qui n'est pas sans rappeler les contes de la crypte et autres pulps de la belle époque – les influences ne manquent pas - vous devez savoir à quoi vous en tenir.

Trois histoires donc qui vont puiser leur source dans les contes et légendes urbaines ou bien même dans notre actualité... En entrée une histoire au titre russe dont je serais bien incapable de vous prononcer -heureusement les auteurs ont bien voulu nous le traduire : « sélection » – qui raconte le naufrage d'un armateur véreux sur une île déserte. Il est le seul survivant avec sa toute récente épouse et un golgoth russe, ancien cuisinier qu'il avait viré la veille même de leur déconvenue. Et, comment dire, la cohabitation ne se fera pas sans heurts... Ensuite, en plat principal, Lady in white,. Un couple paumé en pleine nuit dans une forêt de l'Oregon croise le chemin d'une dame blanche qui pourrait être annonciatrice de bien des dangers... mais est-ce seulement une dame blanche ? Appeler de l'aide peut en tout cas coûter bien cher... Et enfin, en dessert, si tant est que votre estomac ait tenu jusque-là, une interprétation toute personnelle des auteurs retraçant la capture d'Oussama Ben Laden. Vous en voulez des frissons et de l'horreur, vous allez être servis!
  
Autant vous le dire tout de suite, quand j'ai appris que le 4ème tome de Doggybags allait sortir dans toutes les bonnes librairies BD, j'ai commencé par importuner mes voisins en brisant miroirs et vitres de mon appartement de ma voix dont... dont mes proches redoutent le timbre dès que je me mets à chanter. Une fois mon forfait accompli, une fois ma respiration revenue, j'ai appelé tous les amis que j'avais déjà pris le soin de contacter – harceler ? – pour la parution du deuxième et du troisième...

Aussi vous ne m'en voudrez pas si je ne m'appesantis pas spécialement sur les histoires contenues dans ce quatrième tome. Je vais vous parler de Doggybags dans son intégralité. Car, oui, Doggybags c'est un tout. Des histoires qui font peur, des histoires élevées à la violence et trempées dans le sang. Rien de gratuit pour autant. Au-delà de cet aspect on devine l'hommage à la littérature fantastique et d'horreur. Le format des doggybags est à lui seul évocateur. Semi-poche, à la couverture faussement usée, on trouve aussi à l'intérieur de fictives publicités totalement délirantes aux dessins qui fleurent bon les années 50 (pour exemple : construis ton minilabo de crystal meth : une superbe introduction au monde merveilleux de la chimie, 33 dollars 99 + frais d'envoi – avec coupon à découper) ; sans parler des dossiers thématiques en rapport avec les histoires elles-mêmes...

La vérité est dans les détails, dit régulièrement Stephen King. Ici, la maxime s'applique à bien des égards et s'avère si sensée qu'on se plonge dans ces histoires avec la même avidité qu'on pouvait avoir en regardant les films interdits au cinéma du haut de nos quatorze ans quand il en fallait seize, ou des lectures nocturnes à la lampe de poche, des histoires qui nous empêchaient de dormir. Bon maintenant, j'ai l'âge de lire Doggybags mais le plaisir est intact, mâtiné d'une fascination /répulsions tout à fait intense et savoureuse. Faites tourner !

 DoggyBags 4, de Singelin, Run, el diablo et Nicolab, Ankama éditions (Label 619), 2013, 120 p.

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